samedi 30 avril 2016

Éloge de la différence


Ce n’est pas la première fois que je parle ici des spectacles de mon ami Raphy Rafaël, surtout lorsqu’il prépare ceux-ci avec des groupes d’enfants. Ils découvrent la chanson, le monde du spectacle, les exigences du professionnalisme… C’est chaque fois un travail extraordinaire. Mais que dire quand dans ces groupes d’enfants s’intègrent des enfants malentendants ou sourds ? Et qu’en plus, ils chantent – y compris par la langue des signes – le respect de la différence !

J’ai eu la chance de vivre ce moment aujourd’hui, à la Maison de la Culture de Namur, en présence des enfants de l’école Sainte-Marie. Pourquoi le cacherais-je : les larmes ont coulé de mes yeux sensibles pendant la quasi-totalité du spectacle.

Il y aurait beaucoup à dire, tant sur l’enthousiasme des enfants que sur la qualité des chœurs ou des musiciens. On n’est pas là dans une démarche humanitaire de bon aloi. Il s’agit vraiment d’un chemin professionnel, y compris pour tous ces enfants qui ne savaient même pas, il y a encore quelques mois, qu’ils pouvaient chanter ensemble de la « bonne chanson » et y prendre plaisir. Bien sûr, le public – composé essentiellement de membres des familles – était acquis, mais ce qu’il recevait, c’était une véritable claque. Une ouverture vers le monde, vers la vie, vers l’autre… et vers la qualité artistique.

Deux moments m’ont particulièrement ému. Le premier fut l’interprétation d’une chanson écrite par le groupe des enfants « École et surdité ». « Aimer, c’est la vie. La vie, c’est aimer… ». Cette chanson a été créée par ces enfants, en langue des signes. Ce n’est qu’après qu’elle fut traduite en français, et interprétée par tout le chœur des enfants, y compris bien sûr les auteurs. Un moment magique.

Il y eut aussi cette chanson écrite par Raphy : « Qu’y puis-je ? ». Un véritable éloge de la différence, du respect de la différence. Chaque fois que j’entends cette chanson, toutes mes cellules vibrent, j’ai des frissons, je pleure… L’entendre chanter par ces enfants de 10 à 12 ans m’a définitivement fait entrer dans le monde de l’autre, de la vie, du respect, de l’amour.

Il n’existe pas encore d’enregistrement officiel de cette chanson. Mais j’ai quelques entrées dans l’univers de Raphy. Et ce soir, sans même avoir eu le temps de lui en parler, j’ai envie de vous partager la version que j’ai, non définitive, sans chœur d’enfants, mais avec mille cœurs… Profitez-en, tant qu’elle est là !

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Qu'y puis-je ?


Tous droits réservés © Raphy Rafaël - 2016

jeudi 28 avril 2016

Ne pas réformer, par définition

Aujourd’hui, la plupart des gens sont contre. Contre quoi ? Contre tout ! Et surtout contre tout ce qui risquerait de changer un tant soit peu nos habitudes, sans même se poser la question du bien-fondé ni de nos habitudes, ni des changements que certains y souhaitent apporter. Simplement, on est contre !

L’actualité belge nous en donne deux exemples, même si l’image ci-dessus se réfère plus à une actualité française. Mais c’est du pareil au même.

À Bruxelles, il y a la problématique du piétonnier. Source – apparemment – de tous les maux. C’est à peine si on ne lui fait pas endosser la responsabilité des attentats du 22 mars ! Je ne suis pas – ou plus – bruxellois et ma perception ou compréhension des choses est sans doute parcellaire. Mais, depuis que ce piétonnier a été instauré, j’ai du mal à comprendre que ceux qui étaient pour sont désormais contre, ou quelque chose comme ça. En tout cas, certains ne sont pas contents et sont donc contre. Ils voulaient bien d’un piétonnier, mais pas comme ça. En fait, l’idée d’un piétonnier leur plaisait quelque part, mais une fois mis devant le fait accompli, ils sont contre. Je suis convaincu que l’instauration et le développement de ce piétonnier auraient pu être plus concertés, dans un réel dialogue avec les commerçants et les usagers. Mais je suis convaincu aussi qu’à un certain moment, il fallait y aller. Sinon, on attendrait encore… pour longtemps !

Ce soir, ma crainte est que les travaux issus des différents groupes de travail du « Pacte pour un enseignement d’excellence » subissent un coup d’arrêt eu égard aux réactions suscitées aujourd’hui par la divulgation des suggestions du groupe central. Depuis plus d’un an, des groupes de travail – réunissant tous les acteurs du système éducatif francophone belge – ont planché sur un diagnostic des difficultés (relativement évidentes) de l’école et sur les solutions à y apporter. Il y a là un travail de fond, réalisé en concertation permanente. Bien sûr, tout n’est pas parfait dans ce processus. Bien sûr, les analyses finales ne reprennent pas in extenso les convictions de chaque acteur. Bien sûr, cela reste à affiner et surtout budgéter. Mais au moins, pour la première fois depuis très longtemps, tous les acteurs ont été impliqués dans une réflexion de fond, avec la mission de réellement réformer, même si ça bouscule !

Les réactions d’aujourd’hui – suscitées, il faut bien le dire, par les médias – peuvent se résumer par un monumental « on est contre » ! On est contre l’allongement de la journée d’école, même si celui-ci ne signifie pas qu’on allonge la période des cours, bien au contraire. On est contre l’organisation des cours par bloc de « sept semaines de travail suivies de deux semaines de congé », parce qu’on n’a jamais procédé comme ça et qu’il ne faut quand même pas donner plus de congés aux jeunes (qui, eux, sont pour cette mesure, mais contre l’allongement des journées…). Surtout, on est contre la quasi-interdiction du redoublement avant 15 ans, alors même que toutes les études menées en ce domaine montrent la validité et la nécessité d’une telle mesure. Mais, vous pensez ma chère, ne plus redoubler, c’est inévitablement baisser le niveau, ouvrir la porte au laxisme, inviter les jeunes au je-m’en-foutisme (et donc à la radicalisation). D’ailleurs, moi-même, j’ai redoublé ma « poésie » et j’en ai tiré le plus grand profit ! Ouais, c’est vrai, mais je suis aussi convaincu qu’on aurait pu mieux m’aider dans mon parcours scolaire. J’en suis encore plus convaincu face au parcours de mon fils. Un désastre ! Et si c’est mon fils qui fut et est encore victime de ce désastre, la responsabilité en est clairement du côté de ces enseignants qui pensent encore et toujours qu’un bon professeur est celui qui fait redoubler ! Personnellement – que ce soit comme ancien élève, ancien enseignant, parent ou psychopédagogue – j’ai plutôt tendance à penser qu’un bon professeur est celui qui fait réussir ses élèves ! Ça me semble même de l’ordre de l’évidence. Mais voilà, les gens sont contre !

À ce rythme-là, rien ne peut se faire. Même avec la meilleure volonté du monde. Parce que – par définition – aujourd’hui, on ne peut pas réformer. Comme si le monde tel qu’il est était le meilleur des mondes ! Changer, c’est effectivement bousculer les habitudes et donc déstabiliser, sans jamais pouvoir être entièrement sûr qu’on est dans la bonne voie. Choisir, c’est mourir un peu. C’est vrai. Mais ne rien changer, ne rien choisir, c’est mourir à tous les coups. C’est perdre son âme, perdre ses rêves, perdre son souffle. Vivre, c’est changer. Avancer, c’est refuser de regarder en arrière. Espérer, c’est croire… sans être contre, par définition !

samedi 23 avril 2016

Avoir raison avant et contre tout le monde


Il y a juste 20 ans, mon ami Jean-Marc et moi, nous publiions un article connu sous la référence suivante : BRAIBANT, J.-M., GERARD, F.-M. (1996). Savoir lire : une question de méthodes ?, Bulletin de psychologie scolaire et d’orientation, 1, 1996 : 7-45. Cet article, issu d’une recherche empirique, montrait que les enfants apprennent mieux à lire, et de manière plus équitable, à l’aide de méthodes dites « syllabiques » que par des méthodes « idéovisuelles » ou globales.

Nous n’étions pas naïfs et nous savions que cet article – pourtant fondé sur des données objectives – allait bousculer certaines idées bien pensantes dans le monde pédagogique. Le choc fut plus rude encore que ce que nous avions prévu et les attaques diverses ne manquèrent pas. Visiblement, nous n’avions rien compris à l’apprentissage de la lecture, alors que – je me répète – nous ne faisions qu’expliciter les constats issus de l’analyse des données que nous avions recueillies de manière tout à fait neutre et objective.

Au-delà des soubresauts lors de sa publication, cet article eut un certain retentissement. Pas trop en Belgique, mais plutôt en France. Pour la première fois, des données francophones venaient conforter ce qui avait déjà été établi dans le monde anglo-saxon. Des chercheurs spécialisés utilisèrent ces constats, notamment Pascal Bressoux et Stanislas Dehaene. Notre texte eut aussi une certaine influence dans la décision du ministre de Robien d’imposer, en 2006, l’usage exclusif de la méthode syllabique aux professeurs de CP.

En publiant ce texte, notre intention n’était pas de bouleverser la pensée dominante à l’époque en ce qui concerne l’apprentissage de la lecture. Nous voulions seulement transmettre les résultats issus de l’analyse de nos données. Conceptuellement, j’étais même plutôt sceptique devant les conclusions de ces données. Mes convictions pédagogiques, alimentées par de nombreuses lectures, me tournaient plutôt vers l’autre camp, celui qui défendait l’idée que puisque lire signifie comprendre, il fallait avant tout qu’apprendre à lire consiste à travailler sur le sens. L’idée était belle, mais elle n’a jamais été corroborée par aucune recherche. Au contraire, depuis lors, les recherches en neurosciences tendent plutôt prouver que le mécanisme mental de la lecture se situe plutôt du côté des zones cérébrales dédiées au décodage et à la correspondance grapho-phonétique.

Peu importe d’ailleurs. L’objet de ce billet n’est pas d’opposer – une fois de plus – une méthode d’apprentissage de la lecture à une autre. Ce qui m’intéresse de mettre en évidence – avec le recul de 20 années – c’est le fait qu’il est vraiment difficile d’avoir raison quand tout le monde pense – pour des raisons souvent obscures – qu’on a tort. Ce que nous disions il y a 20 ans n’est aujourd’hui (quasiment) plus contesté par qui que ce soit. La science cognitive, même si elle ne se prononce pas en soi sur les méthodes pédagogiques à privilégier, a aujourd’hui montré la validité de nos conclusions de l’époque. Pourtant, je ne suis pas sûr que tous les pédagogues d’aujourd’hui – penseurs ou de terrain – rejoignent ces conclusions, tant est lourd le poids des « mythes pédagogiques ». Ceux-ci recouvrent toutes sortes de théories – de la programmation neurolinguistique (PNL), au cerveau gauche ou droit en passant par la place de l’informatique en éducation, l’effet Mozart et les intelligences multiples – qui sont fondamentalement ancrées dans de nombreuses convictions pédagogiques actuelles alors même qu’elles n’ont aucun fondement scientifique !

Avoir raison quand tout le monde pense qu’on a tort est loin d’être évident ! Mais il faut rester optimiste. Si aujourd’hui, Jean-Marc et moi, publiions le même article, les réactions seraient plutôt : « Mais que cherchent-ils à ouvrir des portes qui sont déjà largement ouvertes ? ». Il y a 20 ans, toutes ces portes étaient fondamentalement fermées. Personnellement, je pense qu’elles ne sont en réalité aujourd’hui qu’entrouvertes. Et c’est avec une certaine fierté que Jean-Marc et moi pensons y avoir contribué !

samedi 16 avril 2016

Juger avant le lever du rideau

Notre petite Belgique a été secouée par la démission de deux ministres, deux femmes, à des niveaux de pouvoir différents et pour des raisons bien différentes. Ce soir, on sait que la Ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Petite Enfance, en Communauté française de Belgique, sera remplacée par deux autres femmes. Au lieu de réactions positives face à cette féminisation accrue et renouvelée, je n’entends, je ne lis, que des cris au scandale. Quoi, deux ministres pour le prix d’une ! Qui plus est, en promouvant à la place d’une bruxelloise deux wallonnes (même si l’une d’entre elles habite Schaerbeek) ! Et autres critiques aussi futiles que vaines…

Ne comptez pas sur moi pour commenter ces nominations en tant que telles, ni même les événements qui les entourent. Si je réagis, c’est surtout parce que je suis effaré de voir que la critique à l’aveugle devient de plus en plus la règle. Pas seulement au niveau du citoyen lambda qui déverse sa bile dès qu’il le peut ou des faiseurs d’opinion qui la plupart du temps pensent que celle-ci ne peut avoir de sens que si elle est négative, mais surtout au niveau des personnes soi-disant responsables qui ne font pas mieux. Aujourd’hui, le bon ton est de dire du mal de ce qui se passe, quoi qu’il se passe. Par définition, il faut être contre et le dire !

Même s’il ne se passe encore rien ! Comment accepter ces critiques négatives alors que le spectacle n’a même pas encore commencé ? Comment accepter que – lorsqu’il commence – on ne met en évidence que ce qui ne va pas, même s’il y a des tas de choses qui avancent et qui sont réalisées ? Bien sûr, c’est le jeu de l’opposition. Mais depuis quand une opposition constructive vise-t-elle seulement à déconstruire ?

Il est vraiment interpellant de constater qu’aujourd’hui – pour de nombreuses personnes – exister ne peut avoir de sens qu’en critiquant, voire en niant, l’autre. L’accès à la communication numérique, alors qu’il peut apporter tant d’échanges enrichissants, se réduit souvent à une « égotisation » monumentale où chacun, sûr de sa supériorité, avance ses pions en écrasant ceux des autres, sans même les regarder.

Mais où allons-nous ?

jeudi 14 avril 2016

Animaux en liberté

FMG©2016

Les animaux, je ne les aime vraiment qu’en liberté. Totale. En d’autres mots : à l’état sauvage. Le concept d’animal domestique me semble en soi incongru, même si je peux comprendre qu’un animal puisse aider l’homme à faire des travaux durs, en étant alors son « domestique ». Au-delà de cette domesticité, il y a aussi les animaux dits « de compagnie ». Ne désirant pas me créer inutilement des ennemis, je ne dirai rien contre ceux-ci. J’ai d’ailleurs vécu avec des chiens et des chats. Je ne dirai rien, ce qui ne m’empêche pas de penser ce que je pense.

Un animal en liberté est et demeure pour moi un mystère tout autant incommensurable que merveilleux. Il y a là une beauté intrinsèque et fondamentale dans cette « sauvagité » constitutionnelle. Se trouver soudain, au détour du chemin, face à un animal qui ne se laisse pas apprivoiser, qui d’ailleurs s’empressera de s’en aller pour ne pas même se laisser enfermer dans une relation par définition à la fois fortuite et aliénante, est un de ces plaisirs qui n’est sans doute donné qu’à celui qui peut se réjouir de le saisir aussi vite que de le voir disparaître.

J’ai beaucoup de chance. Voilà près de 30 ans que je vis, à 30 km de Bruxelles, dans un endroit ouvert et sauvage. Des animaux en liberté, j’en ai vu plus de trente ! De manière non exhaustive et dans un ordre alphabétique : abeilles, araignées, campagnols, cerfs, chats, chevreuils, chiens, daims, écureuils, fouines, guêpes, hérissons, lapins, libellules, lièvres, mouches, moustiques, mouton, oiseaux divers (corneilles, mésanges, moineaux, pic-vert, pies, rouges-gorges…), papillons, renards, singe, taupes, tiques, vers de terre…

Je suis chaque fois ébloui. Comment ces animaux font-ils pour survivre ? Comment assument-ils avec une telle force leur liberté totale ? Qu’est-ce qui leur donne cette force éblouissante et cette fierté altière ?

Savoir qu’à quelques kilomètres d’une ville telle que Bruxelles, des animaux – parfois même de taille importante – peuvent vivre de manière indépendante et totalement assumée reste pour moi – fondamentalement – une source d’énergie et d’émerveillement. Quelque part, il y a là la vraie vie.

samedi 2 avril 2016

Une chanson n’appartient à personne

Réécoutant l’album, paru en 2013, « Brassens, Échos d'Aujourd'Hui » dans lequel des artistes internationaux de tous styles revisitent Brassens, parfois même sans connaître celui-ci, je me dis que définitivement, une chanson n’appartient à personne, pas même à son auteur ni à son interprète principal. Une chanson existe et chacun peut en faire ce qu’il veut, pour le plaisir de la chanson.

Brassens est à ce niveau un auteur-compositeur extraordinaire. Ses chansons ont été reprises par des dizaines d’interprètes en les amenant parfois bien loin de ce que Brassens proposait, mais justement en les transcendant. Pour n’en citer que quelques uns, Graeme Allwright, Barbara, Agnès Bihl, Georges Chelon, Michel Fugain, Yves Jamait, Catherine Le Forestier, Maxime Le Forestier, Philippe Léotard, Miossec, Noir désir, Kristo Numpuby, Odieu, Renaud, Olivia Ruiz, Les Têtes Raides, Weepers Circus, Gabriel Yacoub… s’y sont risqués, avec plus ou moins de succès. Tout n’est sans doute pas du même niveau, mais qui peut juger de celui-ci ?

Par exemple, moi qui suis un vrai admirateur de Georges Chelon, je n’ai vraiment pas aimé son album « Georges Chelon chante Brassens » paru également en 2013. En fait, j’ai surtout été déçu par ces reprises parce qu’elles n’apportent rien de nouveau. Je ne dis pas que Chelon s’est contenté de faire du Brassens. Mais son objectif n’était certainement pas de revisiter ces œuvres. Juste de les chanter. En soi, il a bien raison et – même si je n’aime pas trop cet album – je ne vais pas lui jeter la moindre pierre.

Dernièrement, Bruel s’est également lancé dans un album de reprises de Barbara. Audacieux, mais assez logique : Barbara n’a-t-elle pas elle-même repris de nombreuses chansons – de Brel, de Ferré, de Montand… – pas toujours à bon escient ? Les puristes de Barbara se sont empressés de tomber à bras raccourcis sur l’artiste. Son crime : ne pas s’être contenté d’interpréter ces chansons à la Barbara, mais avoir osé une réinterprétation. Je ne dis pas que j’estime génial le travail de Bruel, mais j’estime en tout cas qu’il avait bien le droit de revisiter les œuvres de la grande chanteuse et que tout n’est pas inintéressant.

En écrivant cela, je n’espère pas convaincre qui que ce soit. Je veux simplement dire qu’une chanson, une fois qu’elle a été créée, appartient à ceux qui l’écoutent, qui la réinterprètent, qui la chantent… C’est justement à cela qu’elle sert. En soi, une chanson ne sert pas à grand chose. Mais lorsqu’elle touche quelqu’un, lorsqu’un chanteur ou une chanteuse – qu’elle que soit sa qualité – se la réapproprie, lorsqu’elle devient intemporelle et sans espace… alors, elle atteint sa véritable dimension. Celle de l’éternité. Merci à tous ceux qui le permettent.