vendredi 27 novembre 2015

Quand on n'a que l'amour


Ce serait une banalité de dire que les événements de ces dernières semaines posent question. Je ne le dirai pas. Mais je me pose quand même des questions.

Il y a bien sûr les questions fondamentales. Pourquoi ? Avec quel sens ? En raison de quoi ? Je n’ai pas les réponses à ces questions. Personne ne les a. Pas même ceux qui ont commis ou participé à ces actes abominables. Tant il n’y a aucune « raison ». Il peut sans doute y avoir des motivations, des explications. Mais elles ne résistent pas un seul instant à la raison. Cela fait sans doute partie du problème.

Puis, il y a toutes les questions annexes. Nos gouvernements ont-ils géré la crise comme il le fallait ? Que risquons-nous encore, où et quand ? Quel est le rôle des enjeux économiques dans la réalisation de ces événements, dans la réaction qu’ils suscitent, dans le déroulé des conséquences ? À ces questions-là, j’imagine que certains ont des réponses. Personnellement, j’ai juste des hypothèses.

Un constat cependant : je suis à la fois étonné et effrayé qu’autant de personnes qui ne savent en réalité pas plus que moi déclarent sans ambages savoir que nos gouvernements font n’importe quoi, qu’ils sont même complices, que leurs décisions sont incohérentes…

Devait-on, en Belgique, passer du niveau 3 au niveau 4 de menace terroriste, puis – tout aussi soudainement – repasser de niveau 4 au niveau 3 ? Je n’en sais rien. Mais j’imagine que ceux qui prennent ces décisions le font sur la base d’éléments fondés. Qu’on – le vulgum pecus – ne connaisse pas ces éléments me semble d’une telle évidence que je ne comprends pas un seul instant qu’on puisse reprocher aux dirigeants de ne pas les communiquer ! C’est vrai qu’on peut s’étonner face à une incohérence apparente des décisions. Il faut même s’en étonner. De là à les remettre en cause en raison du seul prétexte qu’on ne sait pas ce qui les motive, il y a une marge. Que je ne franchirai pas.

Que risquons-nous encore ? Tout ! À tout moment, nous pouvons être victimes de ces actes barbares et fous. Que ce soit à Bruxelles, à Paris, à Berlin, à Rome, à Beyrouth, au Caire, à New York, ou n’importe quel autre endroit. Je dirai une banalité, malheureuse : dans les mois qui viennent, il y aura inévitablement de nouveaux attentats. Aussi atroces et aussi inutiles. Où ? Personne ne le sait. Mais ils viendront, c’est une certitude. Est-ce que cela change quelque chose à la vie ? Oui, sans doute. Dans le vécu des gens. Mais au bout du compte, il faut avoir conscience qu’il y a dans nos pays plus de morts violentes liées à des accidents de travail qu’à des actes terroristes, sans compter les victimes de la route… Bien sûr, 130 personnes qui meurent un vendredi soir à Paris sous les balles de fous belliqueux, c’est effrayant, atroce, horrible, insupportable… ! Mais il y a tant de gens qui meurent chaque jour pour des tas d’autres raisons, tout aussi inacceptables !

Reste la question économique. C’est vrai qu’en Belgique, on peut s’étonner de la coïncidence entre l’abaissement du niveau de menaces de 4 à 3 et l’inauguration des « Plaisirs d’hiver ». Comme on peut se poser beaucoup de questions par rapport par exemple au soutien économique de l’Arabie saoudite alors que celle-ci est de toute évidence au cœur du soutien à la mouvance terroriste. Je suis convaincu qu’il n’y a jamais de guerres de religion. Il n’y a de guerres qu’économiques. Malgré cette conviction profonde, je crois aussi que le monde humain se caractérise avant tout par la complexité et qu’il est vain de vouloir l’analyser de manière dichotomique. Par rapport à la manière à travers laquelle on la perçoit et l’analyse, la réalité est toujours plus complexe. Croire qu’on détient les clés de l’analyse des causes et des solutions est sans doute le plus grand danger.

La réalité est toujours plus complexe qu’on ne le croit. On aimerait bien qu’elle soit simple. Dichotomique. Mais elle est plurielle, comme nos sociétés. N’est-ce pas la première prise de conscience à faire, bien avant de se prononcer sur le bien-fondé de l’une ou l’autre décision ?

En attendant, aujourd’hui, j’ai pleuré en entendant Yaël Naïm, Carmelia Jordana et Nolwenn Leroy chanter « Quand on n’a que l’amour », lors de l’hommage aux victimes. J’ai pleuré face à l’intensité en toute simplicité de cette chanson qui prenait encore un nouveau sens. J’ai pleuré face à l’harmonie de ces voix, d’origines plurielles. J’ai pleuré parce qu’au bout du compte, quelles que soient les questions que l’on puisse se poser, oui, on n’a que l’amour à opposer à la folie.

samedi 21 novembre 2015

Si t'as Sion

Voilà des années que je lutte, mais visiblement sans succès : cette citation ô combien pertinente continue à être attribuée à Napoléon Bonaparte, alors que de toute évidence elle est due à Abraham Lincoln ! C’est bien sûr encore un coup des sionistes ! Si t’as Sion, tu vaincs le monde !

Pourtant, il ne faut pas être un génie pour comprendre qu’il est impossible d’attribuer cette pensée à Napoléon Bonaparte et de ne pas l’attribuer à Abraham Lincoln, comme nous le montrent tous les éléments suivants extraits de Wikipédia :
  • enfant, Napoléon dira de lui-même qu’il était « turbulent, adroit, vif et preste à l'extrême ». Impossible bien sûr de lier une telle turbulence avec une quelconque authenticité ;
  • quand Napoléon quitte la Corse, à 9 ans, pour la France, son précepteur – l’abbé Chardon – prétend qu’« il apprit en trois mois le français, au point de faire librement la conversation et même de petits thèmes et de petites versions ». Cela ne prouve en aucune manière qu’il apprit à lire ou à écrire ;
  • d’ailleurs, lorsqu’il est admis à l'école militaire de Brienne-le-Château, il est « excellent en mathématiques, mais médiocre en littérature, latin et allemand ». On ne parle même pas de l’anglais ;
  • on fait beaucoup de cas du fait que Napoléon a édicté le Code Napoléon. Mais celui-ci ne fait que reprendre une partie des articles de la coutume de Paris et du droit écrit du Sud de la France, en protégeant le droit des obligations et des contrats. Bien loin des préoccupations d’authenticité des citations de Facebook qui – on le sait – se moque tout à fait des droits et des obligations contractuelles ;
  • le 13 avril 1814, en pleine tentative de suicide, Napoléon déclare bien à Caulaincourt : « Qu’on a de peine à mourir, qu’on est malheureux d’avoir une constitution qui repousse la fin d’une vie qu’il me tarde tant de voir finir ! ». À nouveau, aucune allusion à Facebook. D’ailleurs, Caulaincourt sortira de la pièce pour demander au valet de chambre et au service intérieur de garder le silence ;
  • Napoléon meurt un samedi, le 5 mai 1821, « à 17 heures et 49 minutes », rendant ainsi « le plus puissant souffle de vie qui eut jamais agité l'argile humaine » (Chateaubriand). À nouveau, aucune trace de Facebook dans ce qui n’a finalement rien d’un suicide ;
  • par contre, après une enfance et adolescence sans relief, Abraham Lincoln apprend le droit grâce à ses seuls talents d’autodidacte et devient avocat itinérant, ce qui prouve bien qu’il savait lire et écrire ;
  • c’est lui qui, en 1863, abolit l’esclavage aux États-Unis d’Amérique et qui du fait même incite tous ses amis Facebook à lutter contre la ségrégation raciale ;
  • étant de toute évidence le plus grand président des USA (1,93 mètre quand même), il est aussi celui dont la sexualité reste la plus mystérieuse et la plus ouverte : père au moins de quatre enfants (aujourd’hui, tous décédés), on ne sait pas très bien s’il était homosexuel ou bisexuel. Ce genre de débats n’ayant aucune importance, cela le rapproche inexorablement du phénomène Facebook connu pour sa vacuité intellectuelle ;
  • la vie d’Abraham Lincoln semble conditionnée par des « Marie », en anglais « Mary ». Amoureux d’une Mary Owens, il se fait jeter en mai 1837. Dix-huit mois plus tard, il se fiance à Mary Todd, mère de ses quatre enfants. Il n’y a pas de hasard : quatre personnes furent condamnées à mort à la suite de l’assassinat de Lincoln, dont Mary Surratt qui fut la première à être exécutée par le gouvernement des États-Unis ;
  • de plus, son assassin Booth n’hésite pas à crier lors de cet événement morbide « Sic semper tyrannis ! » (« Ainsi en est-il toujours des tyrans ! »), citation qui se trouve dans l'hymne du Mary-land, ce qui fait bien 4 Mary ;
  • dans la Bible hébraïque, la fille de Sion désigne Jérusalem et sa population, ainsi que l'ensemble du peuple juif par extension. Pour le catholicisme romain, la « fille de Sion » n’est autre que Marie, la mère de Jésus. La boucle est bouclée.

Bref, s’il y en a encore parmi vous un(e) seul(e) qui croirait de bonne foi à l’insu de son plein gré que Napoléon Bonaparte est l’auteur de cette citation pleine de vérité, vraiment, je ne comprendrais pas. J’en discutais d’ailleurs encore hier avec Nelson Mandela et il était bien d’accord avec moi !

vendredi 20 novembre 2015

Une semaine après


Il y a juste une semaine – seulement ? – Paris redécouvrait l’horreur du terrorisme. Le sport, la culture et la convivialité étaient les cibles choisies. Il n’y a pas de cibles plus fragiles ni plus innocentes que le sport, la culture et la convivialité. Les assassins savaient ce qu’ils faisaient : blesser à mort là où personne ne l’attend, là où personne ne le mérite, là où il n’y a aucun sens. J’ai choisi délibérément depuis une semaine de me taire : la nausée était trop forte. Je devais assimiler.

Je ne sais pas si j’ai plus assimilé aujourd’hui. La nausée est toujours présente. Mais j’ai pu prendre un peu de recul. J’ai notamment pris conscience que notre émotion est à géométrie variable : elle n’existe apparemment qu’en fonction de la proximité. Je suis horrifié lorsque 130 personnes meurent sous les balles de terroristes, mais je reste relativement froid quand 224 occupants russes d’un avion quittant Charm El-Cheikh sont heureux de rentrer chez eux, mais qu’ils explosent en vol, déchiquetés par le même État islamique. Entre les deux événements, il n’y a pas de réelle différence en ce qui concerne l’atrocité. Pourtant, il faut bien reconnaître qu’on n’y donne pas le même sens, la même émotion.

Globalement, aucun de mes amis côtoyés sur les réseaux sociaux n’a émis de commentaires « sur le chaud » déplacés. Cela ne veut pas dire que je me sentais en accord avec tout ce que j’ai lu, bien au contraire. Plus d’une fois, sans réagir pour autant, je me suis posé des questions de pertinence par rapport à ce que je lisais, mais globalement je sais aujourd’hui que je peux faire confiance à mes « amis ». Ils ne sont pas perdus dans des pensées simplificatrices et nauséabondes.

Puis-je faire confiance au « monde » ? Je n’oserais pas l’affirmer. J’étais à Paris hier et ce matin. La ville était étrangement calme. Métros quasi vides, même en heure de pointe. Rues désertes là où d’habitude il y a foule et mouvement. On sent que les gens se regardent. À la Gare du Nord, montant un escalator, j’entends le gars devant moi dire « Bizarre ». Je le regarde et lui dis « Vous avez dit bizarre ? ». Mais ce n’était pas Louis Jouvet. Il était barbu et avait le teint légèrement basané. Il m’a répondu : « Cette femme, pourquoi elle me regarde comme ça ? Cela fait deux fois. C’est bizarre ! ». Je lui ai dit : « Oui, vous avez raison. Il faudra vous y faire. Courage ! ». Il m’a regardé, m’a souri et a continué son chemin.

Nos sociétés sont éminemment plurielles. C’est leur richesse. Malheureusement, pour beaucoup, la perception de l’« autre » ne sera plus tout à fait la même. La peur obscurcit nos consciences et falsifie nos jugements. C’est à ce niveau qu’il faudrait le plus agir. Cependant, une fois de plus, nos gouvernements n’ont que des mesures sécuritaires à proposer. Je ne les conteste pas. Elles sont sans doute – malheureusement – nécessaires pour le moment. Mais elles ne peuvent suffire.

Plutôt que de vouloir nier ou minimiser la diversité et l’hétérogénéité de nos sociétés, il conviendrait de les reconnaître et de les valoriser. En réalité, sur le terrain, c’est peut-être un des effets positifs de ces tragiques événements. Beaucoup de musulmans se sont cette fois clairement distancés de ces actes terroristes et barbares qui n’ont rien à voir avec l’Islam. Beaucoup de non-musulmans ont compris que ceux qui le sont n’étaient pas responsables de ces actes commis soi-disant au nom de leur religion. Beaucoup de citoyens se sont rencontrés et ont partagé leur douleur et leur compassion, dans le respect de leurs différences. C’est en ce sens qu’il faut aller. Notre société est riche de ceux et celles qui la constituent. Malgré la folie de ceux qui s’en sont exclus par eux-mêmes, sans doute aidés par le rejet et l’ostracisme malheureusement trop fréquents de ceux qui pensent être les seuls possesseurs de la vérité et de notre terre.

Et maintenant ? Difficile à dire. Il serait illusoire de croire que les actes terroristes vont disparaître, comme si de rien n’était. Au contraire, il y a toutes les raisons de penser qu’ils continueront, sans doute en s’intensifiant et en se diversifiant. Les événements de ce jour, à Bamako, nous le démontrent, s’il le fallait encore. Plus que jamais, nous ne serons en sécurité nulle part ni à aucun moment. C’est l’évidence. Il faut vivre avec elle. Oui, c’est cela : il faut vivre. Plus que jamais. Notre vie risque désormais d’être raccourcie à tout moment et n’importe où. Raison de plus d’en profiter pleinement. Rencontrer les gens. Partager nos rêves. Construire nos petits bonheurs. Écouter les autres. Les aimer. S’émerveiller de la beauté du monde. Jouir de chaque moment, dans sa simplicité. Vivre !

samedi 14 novembre 2015

Cette nausée…

Pas de mots. Juste cette nausée…

Il se trouvera suffisamment de bien pensants pour justifier, condamner, disserter, accuser, fantasmer, rejeter, dichotomiser, expliquer, solutionner, caricaturer…

Je n’ai que ma nausée. Celle qui me noue l’estomac depuis hier soir, vendredi 13 pour une fois réellement noir. Cette nausée que je ne parviens ni à oublier ni à éliminer.

Jeudi prochain, je dois me rendre à Paris. Je veux y aller. Même si je serai encore et toujours envahi par cette nausée. Mais la vie doit continuer à exister. Face à l’absurdité, il n’y a qu’une réponse : vivre. Se laisser emporter par la vie. S’imprégner tous les pores de la vie. Croire profondément en la vie. Vivre pour que la vie vive. Au-delà de la nausée.

Vivre, en hommage à tous ceux et toutes celles qui ont perdu la vie au nom d’une folie incompréhensible.

Vivre.

vendredi 13 novembre 2015

Paseo a dos


Un bijou ! Renaud Garcia-Fons, génie de la contrebasse, rencontre David Peña Dorantes, génie du piano. L’harmonie est totale entre ces deux musiciens qui nous emmènent découvrir des flamencos improbables, chacun au sommet de la maîtrise de leur instrument.

Depuis plus de 20 ans, Renaud Garcia-Fons partage son art de la contrebasse. Jouer de cet instrument, je connais ! Si c’est bien une femme que l’on a dans ses bras, il faut se battre avec elle, tant avec la main gauche – mon petit doigt en garde des séquelles d’ailleurs, avec de l’arthrose – qu’avec la main droite, que ce soit en pizzicato (bonjour les cloches) ou avec cet archet rebelle. C’est le seul instrument que j’ai vraiment « appris », mais c’est lui qui m’a fait comprendre que je ne serais jamais à la hauteur de mes rêves musicaux ! Garcia-Fons, par contre, m’a convaincu s’il le fallait encore de toutes les richesses de cet instrument. Avec lui, la contrebasse se fait lumineuse, enjouée, mélodieuse, primesautière, universelle. Il a innové à tout niveau dans le jeu de son instrument. Une pure merveille !

Je ne connaissais pas Dorantes, mais c’est un pianiste dans la lignée directe de Keith Jarrett, celui qui m’a accompagné dans ma découverte du jazz.

Le dialogue entre ces deux musiciens exceptionnels est tout simplement prodigieux. Il y a une tension permanente, celle qui permet de dépasser la somptuosité du travail technique pour atteindre l’émotion totale, dans des territoires inexplorés et improbables. La musique à l’état pur. Un autre monde. Le nirvana !

mardi 10 novembre 2015

Jeu de dupes


La Belgique politique vit en ce moment un imbroglio sans grande importance sans doute, sauf qu’il ne réconciliera pas les citoyens avec leurs « dirigeants ». Une ministre a visiblement outrepassé les règles des marchés publics, mais elle ne reconnaît qu’une imprudence, avec la bénédiction de ses collègues gouvernementaux. Un bel exemple de jeu de dupes.

Pour ceux qui ne connaissent pas bien la situation belge, un petit rappel. À la suite des élections de 2014, nous avons un gouvernement qui dispose d’une majorité. Si celle-ci est évidente du côté flamand, elle ne l’est pas du tout du côté francophone : un seul parti, le Mouvement réformateur (MR), d’obédience libérale, participe à ce gouvernement alors qu’il représente moins de 30% des électeurs francophones.

Dans cet équilibre boiteux, on voit bien les enjeux : pour les flamands, majoritaires, il est important de concrétiser le maximum de revendications. Pour le MR, minoritaire, l’important est simplement d’exister. Dans le cas présent de la Ministre de la Mobilité, cela se traduit concrètement en deux aspirations parfaitement complémentaires, même si pour cela on ignorera la loi. Le MR se doit d’exister et surtout de ne pas perdre une Ministre, protégée du Premier ministre, qu’on ne saurait remplacer, malgré son incompétence manifeste. Pour sauver leur peau, la Ministre et le MR n’ont qu’une seule solution : obtenir le soutien du reste du gouvernement composé de trois partis flamands. Ceux-ci ne vont pas accorder leur béquille sans obtenir une satisfaction compensatoire. On est dans le dossier de l’aéroport de Zaventem et ces satanés avions qui doivent – de toute façon -  survoler des zones habitées, qu’elles soient bruxelloises (à majorité francophones) ou flamandes. Le jeu politique est simple : dans le cas présent, ce seront les populations flamandes qui seront épargnées, au détriment des francophones (et flamands) de Bruxelles.

Tout ça pour maintenir le MR dans sa position gouvernementale. Que la Ministre Galant ait transgressé – en toute connaissance de cause – les règles des marchés publics, en fait tout le monde s’en fout. Même moi. L’enjeu principal n’est pas là : c’est juste l’exercice du pouvoir qui importe les acteurs de ce malheureux vaudeville. Au-delà de cet enjeu proche, il en est un bien plus important, mais qui visiblement n’intéresse pas les protagonistes du spectacle : la confiance des citoyens dans le jeu politique. Comment pourrais-je, moi, simple citoyen, accorder une quelconque confiance à des politiciens qui non seulement bafouent les règles indispensables des marchés publics, mais qui en plus n’y voient qu’une simple « imprudence », tout simplement parce qu’il faut sauver des têtes au risque de perdre la sienne ? Et qui sont dès lors prêts à tout pour sauver celle-ci !

Pauvre Belgique ! Pauvre démocratie !